BAC BERBERE 95 A= CON-VERSION KABYLE-CHAOUI
BAC BERBERE 95 A= CON-VERSION KABYLE-CHAOUI
Notation:
-gama=$ ([gh] se prononce comme [r] parisien)
-Epsilon=£ (se prononce comme [a'] glottal)
- c et k' se prononce comme [ch] en chaoui.
- cc' et kk' se prononcent comme [tch] en chaoui.
-- j et g' se prononce comme [j] en chaoui.
- jj' et gg' se prononcent comme [dj] en chaoui.
- les emphatiques sont notés par les aposytophes.
BACCALAUREAT GENERAL - BACCALAUREAT TECHNOLOGIQUE
EPREUVE FACULTATIVE DE BERBERE : 1995A
BAC KABYLE CONVERTI EN BAC CHAOUI
Texte Kabyle:
Jh'a d bab n tasilt.
Yiwet n tikkelt, iruh' Jh'a $ur yiwen gg ljj'iran-is, yenna-yas : « a ljj'ar', red'l-iyi tasilt a nseww degs : $urne$ tame$ra, ad ilin att'as n medden, txus-a$ tasilt tameqqwrant ! ». Yefkayas-
tt-id winna. Armi d azekka-nni, yerra-yas-tt-id Jh'a ; yessedda-d yiwet n teqdurt tamezz'yant daxl-is. Yewwed' $ures, yenna-yas : « Hatt-aya tasilt-ik ! ». Yett'f-itt ljj'ar'-nni, yufa tayed' daxl-is ; yenna-yas : « acu-tt teqdurt-agi yellan zdaxl-is ? ». Yenna-yas Jh'a :
« ttasilt-ik i tt id yurwen ! ». Yefreh' ljj'ar', yenna-yas : « yelha ! » Yewwi-tent i snat s axxamis.
Armi d yiwen wass, yeqqwel Jh'a $ures, yenna-yas : « a yi d red'led tasilt, h'wajj'e$-tt,
a d neseww dges ! ». Yefka-yas-tt-id di$en ljj'ar'-nni. Jh'a ijem£-itt, ur as tt-id yerr(i) ara.
Zi$en netta, yettnadi kan ad yakwer i ljj'ar'-is tasilt-nni tameqqwrant.
Ljj'ar' yuyes, yezzi-d useggwas, yusa-d $er wexxam n Jh'a, i$il a d yerr ayla-s ;
yenna-yas : « A Jh'a, awi-d tasilt-iw, at'tas aya segmi i k tt id fki$ ! ». Yenna-yas Jh'a :
« Ulamek i k tt in erre$, a ljj'ar', tasilt-ik temmut ! ». Yeqqim winna yewhem, yenna-yas :
« amek akka a Jh'a, tasilt at temmet ? werjj'in i sli$ i tagi ! » Yenna-yas imir-en Jh'a:
« a ljj'ar', ik ayen yettarwen, yettmettat ! ».
[D’après Auguste Mouliéras : Les fourberies de Si Djeh’a. Contes kabyles, Paris, La Boite à
Documents, 1987 (1ère édition : 1893, 1898)]
Con-Version Chaoui:
Jh'a d bab n tmer'mitt.
tict n tikkelt, yuger Jh'a $er yijj' n i£ciren nns, yenna-as :
« ai a£cir, red'l ayi tamer'mitt , a nsemmw di-s : $er-ne$ tame$ra, ad ilin labas n yudan, txuss ane$ tamer'mitt tameqqrant ! ».
Yuca-as itt idd widinn. Adekk'a dinn, yu£a-as itt idd Jh'a ; yessers idd tict n tmer'mitt tamezz'yant di- wuduf nns. Yexled' $er-s, yenna-as :
« Hattaya tamer'mitt nnk ! ».
Yett'f itt u£cir idinn, yufa tict
tayed' di- wuduf nns ; yenna-as :
« matta tamer'mitt tamezz'yant ayi yellan di wuduf nns ? ».
Yenna-as Jh'a :
« -d tamer'mitt nnk i tt idd yurewn ! ».
Yezha u£cir yenna-as :
«ok, yeh'la ! »
Yewwi-itent tisintin $er uxxam nns .
Almi -d yijj' n wass, ywella Jh'a $er-s, yenna-as :
« ai a£cir , a yi dd tred'led tamer'mitt, h'wajje$ itt, ad semmwe$ di-s ! ».
Yuca-as itt idd di$en u$cir idinn. Jh'a yewwi-itt, ur s tt dd yu£i.
Zi$en netta, yexs ad yaker i u£cir nns tamer'mitt idinn tameqqrant.
A£cir yuyes, yezri-idd useggwas, yusa-idd $er uxxam n Jh'a, i$il ad dd yu£a ayl nns ;yenna-as :
« Ai Jh'a, u£a-ayi-idd tamer'mitt inu, $er-y labas aya simi i k tt dd uci$! ».
Yenna-as Jh'a :
« Ulamek i k tt u£i$, ai a£cir, tamer'mitt nnk temmut ! ».
Yeqqim widinn yewhem, yenna-as :
« ammek, ai Jh'a, tamer'mitt ad temmet ? urjin i sli$ tayi ! »
Yenna-as imirdinn Jh'a:
« ai a£cir , ta yettarewn, tettmetta ! ».
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Notes sur le vocabulaire/orthographe pouvant présenter des difficultés:
- /tamer'mitt/ (la marmite): dans certaines régions des Aures = /ta$ennuct/ ou /taqennuct/
-/labas/ (beaucoup) est plus utilisé en chaoui que /att'as/.
-/semmw/ (cuisiner) se prononce [soumm] car ce /mmw/ est valeo-velaire qui a disparu en kabyle.
- pronoms d'objet direct /itt/it /(la/le) apres le verbe se reduisent comme en kabyle en /tt/t /dans certains parlers chaouis.
- /ai /(oh): on l'orthographe en Chaoui ainsi pour le distinguer de /a/ de la particule reduite du futur
- la particule de direction /idd/ ou /dd/ s'ecrit en chaoui avec double d pour la distinguer de la particule /d/ (et)
- /ayl/ varie en chaoui , on le trouve sous forme /ayla/ et /aggel/ . on a adopte /ayl/ ici car c'est la forme la plus correcte.
- /uduf/ (interieur) est une forme archaique chaoui qu'on a preferé meme si le terme arabe /daxel/ est le plus repandu comme en kabylie.
-/zri / (passer) mot archaique chaoui qui devrait remplacer l'arabe /£edda/
- rappelons que les elisions /a-i /se prononcent [i], /a-a/ se prononcent [a], /i-i /se prononcent [i]. ex: yenna-as se prononce yennas, yuca-it se prononce youchith...
Questions:
A. Traduire en français le texte berbere.
B. Répondre (en berbère Chaoui) aux questions suivantes :
1- Quelle raison Djeha invoque-t-il pour emprunter une marmite à son voisin ?
2- Pourquoi met-il à l’intérieur une marmite plus petite lorsqu’il la lui rend ?
3- Quelle est son véritable but ?
3- Utilise-t-on encore les instruments de cuisine traditionnels (tamer'mitt n tla$t, at'ajin...) en Kabylie et dans les Aures ? Pourquoi a-t-on tendance à en abandonner l’usage ?
4-comparer le texte chaoui avec le texte kabyle et faire une liste des tous les mots qui se different ( avec trois colonnes:francais, chaoui et kabyle) :
kabyele chaoui francais
iwen yijj' un
talsit tamer'mitt marmite
...........................................
5-comparer le texte chaoui avec le texte kabyle et faire une liste des tous les mots qui se differents seulement par l'orthographe et/ou la prononciation ( avec trois colonnes:francais, chaoui et kabyle) :
kabyle chaoui francais
seww semmw cuisiner
yenna-yas yenna-as il lui a dit
...........................................
REPONSE:
Traduction du texte Berbere en francais:
Djeha et le propriétaire de la marmite
Une fois, Djeha alla chez l’un de ses voisins et lui dit : « Voisin, prête moi une
marmite pour faire la cuisine avec : nous avons une fête, il y aura beaucoup de monde et il
nous manque une grande marmite ! ». Le voisin la lui donna. Le lendemain, Djeha la lui
rendit ; il y mit, à l’intérieur, une marmite de petite taille. Il arriva chez le voisin et lui dit :
« Voici ta marmite ! ». Le voisin la prit et en trouva une autre à l’intérieur. Il lui demanda :
« Qu’est-ce que cette petite marmite qui est à l’intérieur ? ». Djeha lui répondit : « C’est ta
marmite qui l’a mise au monde ! ». Le voisin, tout réjoui, dit : « C’est très bien ! » et les
ramena toutes les deux chez lui.
Un autre jour, Djeha retourna chez son voisin et lui dit : « Me prêterais-tu encore ta
grande marmite pour y faire cuire quelque chose ? ». Le voisin la lui prêta de nouveau. Djeha
la garda et ne la lui rendit pas. Lui, cherchait en fait à voler au voisin sa grande marmite.
Un an passa, le voisin s’impatienta et se rendit à la maison de Djeha, pensant
récupérer son bien. Il lui dit : « O Djeha, amène ma marmite, cela fait longtemps que je te l’ai
prêtée ! ». Djeha lui répondit : « Il m’est impossible de te la rendre, voisin, ta marmite est
morte ! ». Le voisin, tout étonné, lui dit : « Comment ça, Djeha, une marmite pourrait mourir
? Je n’ai jamais entendu dire cela ! ». Djeha lui dit alors : « Voisin, ne sais-tu donc point que
tout ce qui enfante, meurt ? ».
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